“Quiet quitting” : quelle est cette tendance dans le monde du travail ?

1 Sep ‘22
4 min
Efficacité au travail
Annemarie Andre
Ein Mann hält einen Aktenkoffer und schaut vorsichtig über seine rechte Schulter.
Dans de nombreux emplois, il est depuis longtemps indispensable de ne pas compter ses heures et ses efforts pour gravir les échelons. Un nouveau débat – lancé par la star de TikTok “zaidleppelin” – remet en question cette façon de penser. Le “quiet quitting” (ou démission silencieuse) est-il une démission indirecte ou une manière de fixer des limites saines au travail ?

 

“Le travail n’est pas ta vie”, affirme la star de TikTok dans sa vidéo. Une phrase qui a fait grand bruit dans les médias. Alors que certains y voient la promotion d’un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée, d’autres qualifient cette attitude de paresseuse et de peu ambitieuse. Alors, qu’en est-il réellement ?

 

Démission silencieuse vs culture du burnout

 

Le terme “démission silencieuse” signifie que vous ne quittez pas directement votre emploi, mais que vous vous en détachez. Vous ne faites plus que le strict nécessaire. Vous accomplissez vos tâches quotidiennes, mais vous abandonnez l’idée que le travail est votre vie et que votre valeur personnelle en dépend.

 

Cela ne veut pas pour autant dire que vous devenez paresseux·se, comme le disent souvent les critiques. Les démissionnaires silencieux peuvent également obtenir de bons résultats, mais ils le font pendant leurs heures de travail et non en dehors.

 

Mais qu’en est-il de trouver du sens au travail ? Ou de s’y amuser ?

 

Arianna Huffington, fondatrice et directrice générale de Thrive, l’a exprimé ainsi sur LinkedIn : “Le quiet quitting ne consiste pas seulement à quitter son emploi, c’est comme renoncer à la vie. Car le travail peut nous donner un sens et un objectif. Il fait partie d’une vie épanouissante”, écrivait, sur LinkedIn, Arianna Huffington, fondatrice et directrice générale de Thrive.

 

Pour elle, le strict minimum est loin d’être suffisant. Car elle estime que c’est en repoussant ses limites que nous sommes capables de nous développer et de grandir en tant que personnes.

 

“Nous devons absolument rejeter la culture de la productivité toxique et le burnout. Mais rejeter l’épuisement ne signifie pas rejeter la possibilité de trouver de la joie dans notre travail, d’aimer notre travail”, poursuit-elle.

 

Au lieu de démissionner discrètement, elle suggère de “se relancer joyeusement”. Autrement dit, les employés qui ne se sentent plus motivés devraient plutôt changer d’emploi en faveur d’une fonction qui les intéresse. De nombreuses entreprises partagent le rejet de la démission silencieuse exprimé par Arianna Huffington. Mais pourquoi ?

 

Que craignent les entreprises ?

 

L’économie est en difficulté et l’inflation augmente. Parallèlement, les entreprises craignent une baisse de la productivité. Aux États-Unis, la productivité des travailleurs a diminué de 2,5 % dans tous les secteurs, à l’exception de l’agriculture. Il s’agit de la plus forte baisse annuelle depuis 1948.

 

De nombreuses entreprises cherchent désormais les causes de ce manque de productivité et envisagent même des mesures drastiques, comme le contrôle de l’activité des claviers. L’une des principales raisons de ce déclin pourrait être la pandémie de Covid-19, qui a fait grimper les taux d’épuisement professionnel dans le monde entier.

 

La génération Z se sent plus particulièrement épuisée par le marché du travail actuel, devant lutter contre des craintes financières et des niveaux de stress toujours élevés. Selon une étude de Deloitte, 40% d’entre eux songent à quitter leur emploi pour ces raisons durant les deux prochaines années.

 

Les participants à l’étude pensent aussi souvent que leur emploi n’est pas très important. La pandémie de Covid-19 les a amenés à réévaluer ce qui compte vraiment pour eux dans la vie. 

 

Comment les entreprises peuvent-elles combler ce fossé et motiver leurs employés à long terme ? La première étape consiste à comprendre ce que les générations futures attendent du marché du travail.

 

Ce qu’attendent les générations futures

 

Alors que les générations précédentes adhèrent encore à la devise “work hard, play hard”, les millenials et la génération Z privilégient les emplois offrant un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Des mouvements comme le “quiet quitting” montrent que les employés veulent fixer des limites saines. Ils veulent également que leur travail soit rémunéré, afin de ne pas avoir de soucis financiers.

 

Pour les entreprises, des débats comme celui-ci sont l’occasion de changer leur propre culture interne. Car seules celles qui parviennent à maintenir l’engagement de leurs employés sur le long terme parviendront à maintenir leur productivité et à attirer de nouveaux talents. Les modèles de travail flexibles, une culture de bureau inclusive et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée figurent en tête de la liste des priorités des jeunes générations.

 

À l’avenir, les entreprises devront pouvoir répondre à ces enjeux.

 

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